Le passage de la Grande Armée à Melun en septembre 1808
Le passage de la Grande Armée à Melun en septembre 1808
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Arrivés à Melun le 21 septembre 1808, les 13 500 hommes de la Grande Armée furent accueillis près d’une semaine entière dans la cité melunoise. L’inventaire des dépenses faites par Jean-Baptiste Charles Thierry - notaire puis maire de Melun de 1800 à 1815 - nous renseigne sur le coût et les festivités que représentait l’accueil de la Grande Armée, la plus grande au monde à cette époque, pour une ville française. Cérémonies protocolaires d'hommages, achat de victuailles, décorations… La liste des dépenses est longue.
Pendant une semaine, Melun a été en fête. Les habitants ont construit un arc de triomphe (démontable) afin de rendre hommage aux soldats qui furent invités à un banquet où l’on servait de l’eau-de-vie et du vin.
Les préparatifs étaient organisés à la fois par la Ville et le commissaire des guerres. Sous l'Empire, ce dernier était un militaire ou un fonctionnaire en charge à la fois de la logistique, de l’administration, de la comptabilité et de l’intendance militaire. Concrètement, le commissaire des guerres devait s’assurer de la levée des contributions en pays ennemi, de la police des étapes et des convois militaires, de la distribution de vivres, du fourrage pour les chevaux, du chauffage, de l’habillement, et de l’équipement des armées.
Le passage de la Grande armée à Melun coûta 90 742 francs anciens, ce qui représente une fortune pour l’époque. À titre de comparaison, le salaire moyen d’un ouvrier dans le bâtiment travaillant à Paris en 1815 s’élevait à 3,50 francs la journée, et un kilo de pain coûtait 32 centimes en 1831.
Sources et bibliographie :
- Passage de la Grande Armée, liste des dépenses faites par la ville de Melun pour le passage de la Grande Armée en 1808, frad077 2R94, CD77.
- Paul Paillat, « Les salaires et la condition ouvrière en France à l'aube du machinisme (1815-1830) », article paru dans La revue économique, 1951, pp. 767-776.