Dossier de presse

1821-2021 : bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, programmation culturelle

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Fontainebleau, un voyage au cœur de l'histoire

Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, Fontainebleau est le seul château qui fut habité par tous les souverains français du XIIe au XIXe siècle. Une expérience inédite attend les visiteurs qui souhaitent marcher sur leurs pas. Le château de Fontainebleau est unique en France. La complexité de son architecture et la variété de ses décors témoignent des époques et des goûts des souverains qui s’y sont succédé. Déambuler dans les galeries, admirer les fresques et les stucs de la Renaissance, emprunter l’enfilade des appartements du roi ou de la reine et découvrir la solennité de la salle du Trône sont autant d’étapes de ce voyage au coeur de l’histoire. Chaque pièce résonne de la mémoire des souverains et de leur cour. À la suite de François Ier, d’Henri IV, de Louis XIII ou de Louis XV, Napoléon Ier a lui aussi souhaité marquer Fontainebleau de son empreinte, en restaurant le château au lendemain de la Révolution. Ses appartements et le musée qui lui est dédié constituent et contiennent d’inestimables témoignages de ce passé impérial. Fontainebleau présente à la fois des chefs-d’oeuvre de la Renaissance, les intérieurs raffinés de Marie- Antoinette, l’appartement d’apparat de Napoléon Ier et les aménagements « confortables » voulus par Napoléon III et Eugénie.

Ces monarques furent aussi des esthètes et ont invité les meilleurs artistes de leur temps à façonner ce palais où se mêlaient vie familiale, vie de cour et exercice du pouvoir. On y revit les séjours du Roi Soleil, les noces royales de Louis XV ou encore les mythiques Adieux à la Garde de Napoléon Ier sur l’escalier en Fer-à-cheval. On peut également imaginer les bals du temps de Catherine de Médicis, les promenades de Marie- Antoinette dans les jardins conçus par Le Nôtre, les feux d’artifice sur l’étang aux Carpes ou encore les joutes nautiques sur le Grand Canal. Napoléon disait que Fontainebleau était la « vraie demeure des rois ». Ce château incarne en effet comme nul autre la rencontre des plaisirs et du pouvoir, de l’intime et du politique. En parcourant ses galeries et ses jardins, le visiteur voit défiler, le temps d’une journée, huit cents ans d’art et d’histoire.

2021 : Fontainebleau commémore le bicentenaire de la mort de Napoléon Ier

Napoléon Ier a fait renaître Fontainebleau après la Révolution. En visitant ce château qu’il a restauré, meublé et habité, investi même pourrait-on dire, on découvre tout à la fois l’homme d’État, le chef de guerre, le chef de famille et le promoteur des arts. Fontainebleau est donc une étape clé de l’épopée napoléonienne, que la date anniversaire de 2021 permet de mettre en valeur.

À la veille de son sacre en 1804, Napoléon Bonaparte décide de faire du château de Fontainebleau l’une de ses résidences. Il ordonne alors la rénovation du palais pour y accueillir le pape Pie VII venu le couronner : le château est remeublé en dix-neuf jours seulement. L’aménagement de ce fleuron des biens de la Couronne se poursuit jusqu’à la fin du règne. En s’installant en maître à Fontainebleau, l’ancien lieutenant d’artillerie parvenu au faîte du pouvoir veut s’inscrire dans la lignée des monarques qui le précèdent. Il voit dans cette immense demeure un lieu incontournable pour asseoir sa légitimité. Il redessine les jardins, réaménage luxueusement les Grands Appartements, y rétablit l’étiquette qui fixe les usages de la vie monarchique. L’ancienne chambre du Roi devient la salle du Trône où se côtoient désormais symboles impériaux et emblèmes de la monarchie. Dans les Petits Appartements du rez-dechaussée se dévoile la vie privée de l’Empereur et de ses deux épouses successives. Joséphine, qui ne peut lui donner d’héritier, y apprendra l’inéluctable séparation. Après elle, Marie-Louise s’y promènera, enceinte du futur roi de Rome. Mais c’est aussi l’infatigable travailleur que l’on rencontre à Fontainebleau. L’administration de l’Empire occupe sans cesse Napoléon Ier. Son bureau est encore visible dans l'appartement Intérieur, à deux pas du salon Rouge où il signe son abdication en avril 1814, avant d’adresser ses fameux Adieux à la Garde au pied de l’escalier en Fer-à- cheval.

Aujourd’hui, le château de Fontainebleau abrite aussi un musée consacré à Napoléon Ier. On y retrouve notamment l’épée et la tunique du Sacre, le célèbre bicorne de l’Empereur, son mobilier de campagne ou encore le berceau du roi de Rome. De salle en salle, portraits, bustes et objets d’art présentent les membres de sa famille, dignitaires et officiers de l’Empire. Autant de personnages à qui Napoléon a distribué les trônes et confié l’administration des royaumes d’Europe. Au total, plus de 700 oeuvres, la plupart commandées pour servir le projet politique de l’Empereur, racontent la fulgurante épopée napoléonienne. Pour célébrer ce bicentaire, plusieurs temps forts viendront jalonner l’année 2021 : une offre d’histoire vivante, une exposition temporaire « Un Palais pour l’Empereur. Napoléon Ier à Fontainebleau », ainsi que des parcours didactiques dans le circuit de visite et en extérieur. Des oeuvres remarquables ayant appartenu à l’Empereur feront l'objet de présentations particulières. Enfin, le musée Napoléon dévoilera de nombreuses acquisitions récentes, majeures et inédites.

L'empreinte de Napoléon à Fontainebleau

Aujourd’hui, le visiteur du château de Fontainebleau déambule à travers les longues enfilades des salons, galeries, chapelles, appartements presque tous montrés dans leur « dernier état historique connu », celui des années 1860.

C’est en effet pour des raisons de cohérence évidentes que « la demeure des rois » - et des deux empereurs - est globalement présentée dans l'état qui était le sien à la chute du Second Empire. Cet état passe sous silence les périodes suivantes, en particulier les aménagements voulus sous la Troisième République à l’occasion des séjours réguliers du président Sadi Carnot. Les Grands Appartements des souverains regardant du côté du jardin de Diane ainsi que l’appartement Intérieur de Napoléon Ier qui les prolonge ont, quant à eux, été restitués dans leur configuration du Premier Empire. Ce choix, mûri durant les années 1960 à 1990, a permis d’évoquer la geste impériale qui prend une fin tragique avec la scène des Adieux au pied de l’escalier en Fer-à-Cheval. C’est aussi l'état historique le plus documenté, pour lequel les soieries et les grandes tentures commandées à Lyon pouvaient être retissées à l’identique, dans le cadre de la loi-programme votée à l'initiative d'André Malraux.

Les grands appartements des souverains

Au premier étage du palais, les appartements d'apparat de l’Ancien Régime conservent sous l’Empire cet usage lié à l’exercice public du pouvoir. Ainsi, le Grand Appartement de Marie-Antoinette est repris par Joséphine puis Marie-Louise. L’essentiel du décor date de la fin des années 1780, son programme néo-classique est donc encore au goût du jour et, moyennant quelques adaptations de l’ameublement, il sera conservé par les nouvelles souveraines. Le Grand Appartement du Roi, dont le décor date, pour l’essentiel, du règne de Louis XV connaît quelques modifications d’attribution de chacune de ses pièces : le Grand Cabinet devient salle du Conseil et, en 1808, la chambre du Roi est convertie en salle du Trône. C’est donc dans l’Appartement intérieur de Louis XVI, déployé dans l’enfilade de l’aile neuve construite en 1785-1786 au revers de la galerie François Ier que Napoléon Ier s’installe.

L'appartement intérieur de Napoléon Ier

Antichambre, salon des aides de camp, salle de bains, passage des bains, salon particulier (dit depuis de l’Abdication), cabinet de travail ou petite chambre à coucher et chambre de l’Empereur composent un appartement de sept pièces communiquant avec le cabinet du Conseil. À la facture néo-classique souhaitée pour Louis XVI s’adjoignent les compléments de décors proposés par l'architecte Pierre Fontaine. Cet appartement communique, par des passages intérieurs, avec les Petits Appartements et les bureaux de l’Empereur, situés au rez-de-chaussée.

Les petits appartements

Déployés au rez-de-chaussée de l’aile de la galerie François Ier depuis le règne de Louis XV, les Petits Appartements occupent l’emplacement de l'ancien appartement des Bains de François Ier, créé dans les années 1530. L’extension progressive des cabinets particuliers du Bien-Aimé conduit sous l’Empire à l’installation de deux appartements distincts pour Napoléon et Joséphine.

Ils s’étendent finalement dans trois corps de bâtiments, ouvrant à la fois sur le jardin de Diane et sur la cour de la Fontaine. Sous l’Ancien Régime, les Petits Appartements constituaient les vrais espaces de vie des souverains. Ils s’y tenaient dès que le cérémonial de la Cour le leur permettait, c’est-à-dire en dehors du temps quotidien réservé à la représentation et aux différentes cérémonies (lever, coucher...) codifiées par l’étiquette. À Fontainebleau, ces appartements revêtent une importance particulière dans la mesure où ils délimitent formellement l’espace privé dans lequel les souverains se retirent, alors même que le voyage de Fontainebleau constitue déjà une rupture avec la pompe monarchique telle qu’elle se déploie à Versailles. Les Petits Appartements remplissent la même fonction sous l’Empire, à ceci près que Napoléon Ier y installe également les bureaux de son secrétariat.

La cour des adieux

Basse-cour sous François Ier, la cour du Cheval-Blanc était devenue à partir du règne de Louis XV l’accès principal du château de Fontainebleau. Napoléon y entreprend la réalisation de travaux d’aménagement prévus dès le XVIIIe siècle. La volonté d’ouvrir sur la ville cette cour appelée à devenir une cour d’honneur aboutit à la destruction en 1808 de l’aile occidentale qui datait de la Renaissance. Un projet urbanistique prévoyait également la création d’une place monumentale desservie par un réseau d’avenues convergentes en patte d’oie. Seule, la grille, due à l’architecte Maximilien-Joseph Hurtault, au serrurier Mignon et au doreur Chaise, fut exécutée en 1810. Les célèbres Adieux à la garde, mis en scène au pied de l’escalier en Fer-à-Cheval le 20 avril 1814, lui valent désormais sa dernière appellation de cour des Adieux.

Le jardin « pittoresque », dit anglais

Bien qu’il n'apprécie pas particulièrement les jardins à l’anglaise, Napoléon accepte l'aménagement par son architecte d’un jardin au midi de l’aile Louis XV, conforme à la mode du temps. C’est donc ce même Maximilien-Joseph Hurtault qui a la charge de concevoir l’ensemble des « petits jardins » dont celui qui a remplacé le fameux jardin des Pins de François Ier. Les travaux et les plantations sont réalisés entre 1810 et 1812. Les nombreuses essences d’arbres (cèdres de Virginie, épicéas, érables, platanes, peupliers d’Italie, tilleuls...) proviennent des pépinières des châteaux de Versailles, Saint-Cloud ou du château voisin de La Rochette. Quant aux aménagements, hormis l’installation de quelques copies de statues antiques (le Gladiateur Borghèse, le Gladiateur mourant, le Télémaque assis dans l’île d’Ogygie) et le creusement de la rivière, la construction des fabriques ne sera jamais réalisée.

Le pavillon de l'étang

Édifié en 1662 par Louis Le Vau, datant des aménagements du Grand Parterre commandés par Louis XIV, le pavillon à pans fut restauré et partiellement reconstruit par Napoléon en 1807 et 1810-1811. Son décor intérieur a été exécuté par Simon-Frédéric Moench.

Le musée de Napoléon Ier construit son avenir

Le musée Napoléon Ier a été aménagé en 1986 dans l’aile Louis XV du château, à la place d’anciens appartements princiers. Ses collections proviennent notamment de la donation-dation effectuée par le prince et la princesse Napoléon en 1979, complétée en 1988. L’exceptionnelle collection rassemblée à Fontainebleau retrace la fulgurante carrière de l’Empereur et de sa famille au travers de portraits peints et sculptés, d'armes, d'objets d’art et de créations graphiques. Elle révèle le rôle d’expression de la majesté joué par les arts sous le Premier Empire.

Un prisme historique commande le parcours du musée Napoléon Ier : Napoléon, empereur des Français et roi d’Italie Le faste de la table impériale Ordre et prospérité. Paris capitale du luxe et la France modèle pour l’Europe L’Empereur en campagne Napoléon, épicentre de son système. Rouages humains et ressort moral de la machinerie impériale Marie-Louise, seconde impératrice des Français Le roi de Rome. Palais impériaux pour un héritier attendu Le roi de Rome. L’enfance française de l’espoir de la dynastie Adieux et exils. Lendemains d'Empire

2021 : de nouvelles collections prestigieuses rejoignent le musée Napoléon Ier

Le musée Napoléon Ier a été reconfiguré en 2018 afin d’intégrer la centaine d’oeuvres acquises ou offertes au cours des années précédentes et les premiers résultats de la souscription publique « Des Sèvres pour Fontainebleau ». Le château va profiter de l'année 2021 pour procéder à un nouveau remaniement afin de présenter, à partir de mai 2021, de nouvelles oeuvres.

Une convergence d'efforts et de générosités

Le château va en effet bénéficier de l'abandon par la Princesse Napoléon de l'usufruit de deux oeuvres majeures faisant partie de la dation fondatrice de 1979. Par ailleurs, des meubles et objets d'art insignes datant du Premier Empire vont rejoindre Fontainebleau, à la faveur d'un partenariat inédit avec le Mobilier national. Enfin, le musée Napoléon Ier présentera un ensemble de nouvelles oeuvres, 7 acquises (dont 6 par préemption de l’Etat) et 24 offertes depuis 2018.

Ces acquisitions et ces libéralités seront soit réparties au gré du parcours selon leur pertinence thématique, donnant de nouveaux accents à 5 salles, soit regroupées dans une vitrine « Générosités » aménagée à cet effet. Parmi ces libéralités se distingue une collection de porcelaines étrangères, issues des manufactures de Berlin, de Vienne et de Naples.

Une exceptionnelle donation familiale

Les descendants d’un général d’Empire, dotés d’une conscience historique et soucieux de conserver la mémoire de leur aïeul, ont fait le geste généreux d’offrir au musée Napoléon Ier des objets historiques de provenance familiale.

Ce fonds cohérent reflète la trajectoire biographique d’un homme engagé volontaire devenu général de brigade, révèle la méritocratie promue sous l’Empire et présente une dimension européenne (sabre lié à la campagne de Prusse de 1806, tableau lié à la campagne d’Autriche de 1809, décorations d’ordres germaniques reçues à cette occasion, vaisselle d’argent amassée en Espagne et complétée ensuite par des commandes en France) et permet aussi d’évoquer les « lendemains d’Empire ».

Ces deux campagnes de réaménagement de 2018 et de 2021, et le soin constant porté par le château à l'enrichissement de ses collections napoléoniennes s’inscrivent dans la perspective d'un redéploiement complet du musée Napoléon Ier sur deux niveaux à l’horizon 2030.

La préfiguration d'un nouveau musée Napoléon

Dans le cadre du schéma directeur de rénovation du château de Fontainebleau, l’extension du musée Napoléon au deuxième étage de l’aile Louis XV doit permettre de redéployer les collections actuelles et les acquisitions futures en doublant la surface du musée. Ce projet s’appuie sur les réflexions menées depuis plusieurs années par Christophe Beyeler, conservateur général chargé du musée Napoléon Ier, mais aussi sur celles d'un comité scientifique et culturel présidé par le professeur Hans Ottomeyer et composé d'éminentes personnalités choisies tant pour leur connaissance de l'Empire que pour leur familiarité avec le monde des musées et leurs évolutions les plus récentes.

Ce groupe de travail, qui s'est réuni pour la première fois en février 2020, a pour mission de faire des propositions concernant le type de musée souhaité, les différents thèmes à aborder, leurs articulations et leurs développements. La notion de « système napoléonien » et la dimension européenne sont au coeur de la refonte du musée. Ce comité se doublera d’un comité technique, chargé d’analyser la faisabilité en matière de travaux mais aussi de scénographie pour la mise en espace et en scène des oeuvres selon les orientations prises par le conseil culturel et scientifique. Pour permettre aux deux comités d’être en prise avec le public, français et étrangers, il a été décidé de lancer des études de public et de constituer un comité des visiteurs afin de prendre en compte leurs attentes. Ce travail doit permettre d’aboutir dès 2021 à un avant-programme ambitieux pour les études préalables au redéploiement du musée.

Plus d'informations sur les temps forts de la programmation 2021 dans le dossier de presse ou directement sur le site dans l'espace « programme ».